S’il y a bien une chose que j’ai observée avec les années, c’est que le management a pris pas mal de retard au fil des décennies. Globalement, il est resté le même en presque un siècle ! Un congrès à Malaga auquel j’ai participé la semaine dernière m’a cependnat permis de découvrir que certaines entreprises se donnaient les moyens d’innover dans le domaine… et que les résultats obtenus en valaient largement la peine. Un intervenant, notamment, nous a présenté trois exemples de management unique qui m’ont médusé, à tel point que je voulais en parler ici.
Chez HCL Technologies, en Inde, les employés ont en effet la possibilité d’exposer leurs craintes via un site interne titré « U&I » (vous et moi) où les membres de la direction s’engagent à répondre ; quitte à admettre leur ignorance. Une démarche courageuse mais très profitable. Construire un lien de confiance implique en effet de passer par une étape inévitable (mais plutôt difficile, certes) au sein du management : approuver l’expression des doutes, peurs ou critiques. L’idée est ici de canaliser les ressentis négatifs plutôt que de les laisser se propager dans les couloirs, autour de la machine à café… ou chez les clients. Chez WL Gore, aux Etats-Unis (8000 salariés), les nouvelles recrues bénéficient de leur côté de quelques semaines pour découvrir tous les projets et nommer les équipes dans lesquelles elles voudraient travailler. Les équipes adoptées ont le droit d’approuver ou écarter la candidature. Une bonne manière de créer des équipes cultivant une bonne entente, essentielle pour une communication efficace. Cette coutume souligne ouvertement les deux éléments du plaisir au travail, soit le travail lui-même mais surtout l’appartenance à un groupe où l’on se sent à sa place. En France, chez Orange (seul opérateur qui n’a pas été impacté par le débarquement de Free – hasard ou autre chose ?), les employés peuvent enfin exposer librement leurs idées via un système d’innovation sociale nommé IdClic. Le processus permet à n’importe quel employé de déposer une idée sur une plateforme d’engagement. L’idée est alors étudiée par des experts volontaires (environ 5000). Si elle n’est pas archivée, elle fait l’objet d’une étude de faisabilité avec une estimation des gains nets. Une fois mise en application, elle peut être par la suite étendue au niveau national. Le détenteur de l’idée se voit de son côté décerner des talents (une monnaie virtuelle) qu’il peut utiliser dans une boutique dédiée. Depuis 2007, 1/3 des employés ont déposé une idée (soit environ 122000 idées déposées), et 10 % ont pu être déployées, générant ainsi de substantielles économies qui n’auraient pu être occasionnées autrement. Ce congrès à Malaga a été une révélation : il m’a révélé que de grandes innovations attendent le management, et que certaines entreprises s’en sont emparées à bras le corps. Mais pour une société qui prépare l’avenir, combien s’appuient encore sur un management dépassé ? Et combien subiront l’impact de ce manque d’innovation ? Davantage d’information sur l’organisation de séminaire en Espagne en surfant sur le site web de l’organisateur.

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