Archive for octobre, 2016

La semaine dernière, j’ai suivi un incentive à Cuba. Et le plus étonnant, c’est que j’ai bien apprécié la chose. C’est qu’à la base, je suis contre de tels événements. Le principe du néomanagement, qui voudrait persuader chaque employé que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, m’agace considérablement. Bien sûr, j’admets que la sphère du travail a changé avec les années, ne serait-ce que sur la forme : le boss tutoie son équipe et chacun est censé l’appeler par son prénom. Mais en quoi cette nouvelle approche de pure forme prouve-t-elle que cette sphère est devenu meilleure ? Il suffit à mon sens de voir le nombre d’employés qui nous claquent entre les doigts pour comprendre que s’il est plus ludique, le management moderne n’en est pas moins dur et stressant à bien des égards. Ce management faussement relax est même à mon sens un trompe-l’oeil visant à cacher une seule évidence : l’employé moderne n’est en rien indispensable. J’entends parfois certains patrons râler sur cette nouvelle génération qui n’éprouve plus le même dévouement envers l’entreprise que les générations précédentes. Mais ce changement de positionnement résulte souvent directement de ce nouveau management. C’est la mentalité de l’entreprise qui, en évoluant, a brisé le lien de confiance. Les incentives contribuent d’après moi à ce management extravagant. Plutôt que de respecter l’indispensable frontière entre vie publique et vie privée, la DRH voudrait faire en sorte que les employés se donnent tellement à l’entreprise qu’ils n’hésitent pas à voyager ensemble plutôt que de passer du temps en famille. De fait, ce genre d’événement les force à piétiner à chaque fois un peu plus la sphère de leur vie privée. Mais force est de constater que, lorsque c’est pensé intelligemment, ce genre d’événement peut en définitive être plaisant, et contribue vraiment à améliorer la communication entre collaborateurs. C’est donc un dispositif à proposer judicieusement, et surtout, avec qualité. Au passage, je vous mets en lien vers l’agence qui a pris en charge ce voyage incentive à Cuba. Si votre supérieur vous propose des incentives qui vous donnent envie de vous casser une jambe, je vous recommande de lui apprendre qu’un incentive n’est pas nécessairement une perte de temps.

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