Parler politique avec des inconnus est toujours un risque. Lors d’un séminaire à New York, j’ai eu l’occasion de parler des élections américaines avec des new-yorkais lors d’un séminaire à New York. Nous avons notamment évoqué Ted Cruz, un évangéliste pur et dur qui fait son bacon sur sa mitraillette encore chaude. Lors de cette discussion, j’ai assuré que Dieu merci, en France, nous ne suivions pas la même direction en France. Certes, nous avons bien eu un Jacques Cheminade avec son fameux couloir thermonucléaire Terre-Mars via la Lune, mais celui-ci n’avait aucun rapport avec le candidat texan : le pourcentage de votes en sa faveur était inférieur à 1% ! Pour autant, aujourd’hui, je commence à penser que notre pays suit la trajectoire américaine. Car un élément ressort clairement de ces élections, c’est que le système. Là-bas, ce sont des gens comme Donald Trump qui progressent : des outsiders qui assurent vouloir mettre un terme au système actuel. Mais ici, c’est Marine Le Pen qui fascine. Des deux côtés, le principe reste le même : le peuple répudie les élites. Ce phénomène qui n’est pas récent. Lors des élections de 2002, déjà, un certain Jean-Marie Le Pen passait au second tour. On ne peut donc pas soutenir que c’est une surprise. C’est un peu comme une tornade née d’un battement d’ailes de papillon il y a longtemps. Peut-être que tout a commencé sur les cendres de la Révolution. Et puis ça a gagné en puissance avec la crise financière, les abus de certains, l’inefficacité des politiques. Le rejet est devenu de plus en plus épidermique. Pendant ce meeting à New York, un participant expliquait que ce rejet comme un danger pour nos démocraties. Mais je suis loin de partager cette opinion. Il y a certes un risque qu’un démago finisse par remporter les élections. Mais dans tous les cas, ça ne conduira qu’à une chose : une nouvelle révolution. Ca me paraît désormais incontournable. D’une part, parce que les politiques sont trop déconnectés du monde réel et le système actuel est tout simplement périmé.
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